La réalité, c'est moi.

Publié le par Anissa

Uppercut



Nous sommes le 29. Cela signifie forcément que dans un jour, dans quelques heures plus précisément, un autre mois sera passé. Un autre mois sera passé, et ira s'entasser sur les précédents. Mais parlons de l'instant présent. Celui actuel, que je vis dans la seconde près, aussi profondément que je ne la vois pas même passer, cette seconde. Mais elle passe.

Et moi je la regarde s'en aller, me quitter, et m'anéantir. Ma tentative? Moi, une tentative? Moi, tenter quelque chose autre que le simple bonjour matinal? Vous voulez rire, c'est en mots que je vis, qu'en mots. En action, action-réaction, vous voyez le genre? C'est bien simple, je suis inerte, seuls mes yeux vivent- et encore: ils restent figés sur la cible. Faire de l'oeil, ça existe? Les yeux doux, oui je crois. Eh bien mes yeux ne savent pas. Tout comme ma langue n'a pas apprit à faire ce genre d'avancée, mais de toute façon mes jambes non plus ne savent pas marcher. Je n'ai pas de but. Le seul que je suis censé avoir est un rêve, et moi, je suis une menteuse.

Allons plus loin encore, engouffrons-nous plus loin encore dans la seconde présente... ma seconde. Il est 17:03, vous vous imaginez bien que je suis en cours, j'ai oublié de revenir annoncer que le blocage s'était subitement arrêté, et que je suis spontanément retournée suivre le rythme des craies. Jeudi 29 décembre 2007, le temps passe! Pour que la tentative s'accomplisse, pour qu'on accomplise la tentative, il faut l'occasion, n'est-ce pas?

Le jeudi, un jour par semaine, j'attends ces heures, pour pouvoir attraper cette seconde à la volée et saisir l'occasion qu'elle me propose. Jeudi dernier, il y avait blocage ( déjà une semaine de passée! ), j'ai donc patiemment attendu celui de la semaine d'après, c'est-à-dire de cette semaine, c'est-à-dire aujourd'hui-même. C'est-à-dire que j'y suis. 

Mais je reste devant mon écran d'ordinateur, mon corps, inerte malgrè ses maints tortillements. Mes yeux, eux, sont sûrement dans le vague, et je suis persuadée que c'est sous leur ordre que mon cou ne cesse de se plier de côté, ce qui permet à ma tête de se retourner aux 90 degrès. Pour avoir ma vision. Mais vision est rêve, vision est illusion.

 Et je laisse mon bonheur, seul à quelques chaises de moi. Si seulement je savais juger un sourire, si je savais déterminer la signification d'un sourire simple, et si je savais comprendre ce qui se cache sous le passage du sourire simple à celui où l'on voit toutes les dents. De l'intérêt au rayonnement?

J'ai trop bouffé de terre ces derniers temps. C'était pour m'immuniser... mais je crois que je n'aurais pas dû. La lâcheté revient sans cesse. Mais soit c'est cela, soit c'est la fatalité.

Quant à la réalité, aussi penaude qu'elle soit, elle est moi- je suis elle.

Il me regardera sans doute quand il passera derrière moi, mais je ne sais pas non plus juger un regard.


Zut, je dois descendre , je reviendrai, je terminerai peut-être chez moi, triste et déçue. Car je n'aurais rien fait. Rien de ce que j'avais prévu. Et je me mettrai sans nul doute encore quelques uppercuts devant mon écran blanc.
 


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Il y a un lien à faire entre "Moi: la réalité" et l'uppercut que je me donne. Il s'agit bien entendu du " coup de la réalité", et le fait que je me le donne moi-même, signifie encore mon auto-destruction, et en paradoxe à mon envie. Quant au " La" réalité c'est "moi", il va de soi qu'il s'agit en fait de ma propre réalité. Et comme vous et moi nous sommes pareils, il s'agissait de faire comprendre que chacun de nous créons ce que nous avons.
-Désarroi-

Publié dans Novembre 2007

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