Thème choisi : Les OEuvres de Maël Titre : Absurdité de l’Existence

Publié le par Anissa B.

Absurdité de l'existence
 

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Des couleurs souvent chatoyantes, vives et variées, mais des images exprimant chaque fois une sorte de malaise : prenantes, suggestives et tourmentées. Maël Nozahic nous propose en peinture, grâce à la nuance poétique entre la couleur et l’« objet », une représentation de la nature humaine et de la finalité de l’Existence, l’une et l’autre certainement vaines et dénuées de sens. Des êtres étranges dans des positions troublantes, des visages qui dérangent et des atmosphères pesantes, dans des teintes éclatantes et tellement multiples. Mais ne retrouve-t-on pas ici la description adéquate de l’Existence, parfois jouissante mais indéniablement dur périple ? L’artiste nous dépeint la destinée tragique et « déjantée », d’êtres, si un tant soit peu « humains », tout autant « animaux », entraînés dans la valse de la Vie, lyrique et agitée, impitoyable et imprévisible, remarquable et incompréhensible. La danse, la reproduction, le mimétisme au sein de la société, l’adaptation, le conformisme même, quitte à véritablement se « métamorphoser » pour être accepté, reconnu, toléré, la lutte et le tourment, une danse perpétuelle, dans un monde aux contours floutés, conduisant inévitablement à la mort… qui se dissimule bien entendu sous les visages des vivants.


Dans ses oeuvres, Madame Nozahic nous dépeint, malgré quelques tonalités reflétant peut-être les moments de joies et de plaisirs éphémères qu’elle peut accorder, une existence sordide. Son absurdité, perfide ; dans un décor sinistre, délétère. L’état d’êtres qui une fois les masques tombés, sont effrayants et inquiétants et qui subissent l’éternel retour de chaque chose : les événements, les afflictions, les actions qui se répètent, les erreurs, aussi. Les vies qui se suivent, s’enchevêtrent, se rencontrent, s’aiment, se déchirent, se remplacent : le tourniquet de l’Espèce, et le cercle vicieux de l’Existence. Chacune ayant des aspects agréables et évolutifs, mais comprenant également des côtés obscurs et impénétrables, complexes, corrosifs, ardus et indomptables. Et si l’on ôtait les costumes et les grimages dont les Hommes s’affublent, pourrait-on y trouver, au fond des cages thoraciques, entre chairs ensanglantées et os dénudés, même chaotique, un semblant d’âme ?


La société moderne a-t-elle ruiné l’humanité ? Si « l’Homme est un loup pour l’Homme », est-ce une fatalité ? Et si le loup est en nous, comme le mal incarné, empêche-t-il toute bonté ? Maël imagine des humains dans leur état primitif, comme dans un jardin d’Éden, sans doute où Ève aurait l’ascendant… Il s’agit là du rêve approximatif, d’un genre bien en peine, malgré un courage transcendant. Il semble que l’enfer n’est jamais loin… En 2017, la spiritualité est certes en voie d’extinction, la vacuité cependant en rapide expansion. Mais quand même, nous dansons. Et comme la machine Temps ne laisse aucun répit, la jeunesse danse souvent, c’est une sorte de remède au dépit, compagnon très fervent. Chachacha… Entre syndromes oedipiens et cordons ombilicaux coriaces, les étudiants de Kinshasa, de Berlin, de Lille ou de Tokyo, tellement cartésiens mais si peu sagaces, aiment à s’enivrer et se laisser aller mécaniquement au « popping », jusqu’à en perdre la face... Il faut plaire, séduire, s’accoupler sur les « parkings » (pas dans les fleurs roses et l’herbe bleue), jusqu’à ce que l’on se lasse… Et la semaine prochaine, recommençons, encore, nous trouverons peut-être La liberté.


L’humain veut laisser sa trace… L’artiste peut en concevoir une de toute beauté, l’art essaye de donner un sens à l’existence, avec une grande honnêteté. Un ciel rose ne vaccine pas contre une vie grisâtre. Maël l’a illustré à travers ses oeuvres, la couleur n’empêche pas la dimension tragico-dramatique de l’existence. Mais pour qu’il y ait un arc-en-ciel, ne faut-il pas de la pluie ? Malgré le bizarre, le ténébreux, le douloureux, il peut y avoir de l’espoir. L’humain peut être cornu, mauvais, tordu, niais, mais il est aussi espérance. Capable de bienveillance et de grandes évolutions, de pertinence, aussi de grandes émotions… alors on danse ensemble, quand bien même nous aurions les cheveux bleus et que les ombres noires de nos tourments nous attendaient. Valsons, tant que le souffle de la Vie est en nous.


Maël Nozahic nous peint la Grande Comédie qu’est cette Vie, dans un surréalisme empreint de réalité. Ne sommes-nous pas, finalement, tous des saltimbanques, des robots et des clowns ? Embarqués à plusieurs milliards mais dans une grande solitude, sur un bateau pour un voyage long et rude, à la destination inconnue. Mais, même si l’on tangue un peu, le tango continue… Ou peut-être le boogie.

Chachacha

 

Anissa BOUAOUD

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