Mes brouillons
Mes brouillons
Je me suis acheté un nouveau portable il y a quelques semaines. Et lorsque mon crédit de communication fût épuisé, j'ai ressenti la sensation que j'avais souvent avec mon premier engin: celle que celui-ci était tel une cabine téléphonique. Inutile sans argent. Avec la différence d'être portable, car ainsi on peut recevoir des appels partout... (sauf dans le métro ou autre).
Mais là n'est pas la question.
Je fûs donc face à un objet, qu'il m'était très dur de juger quasi-inutile car j'avais dépensé de l'argent pour lui. Alors j'ai fouillé un peu partout dedans, et je lui ai découvert une faculté merveilleuse: un truc en lui me permet de noter des choses et de les enregistrer. C'est nommé "mes brouillons", mais je suppose que vous connaissez déjà. J'ai donc décidé de retranscrire dans cette catégorie de mon portable tout ce que mon esprit était forcé de contenir en tant normal. Depuis, j'ai l'habitude de remplir "mes brouillons" de mes brouillons mentaux. L'avantage par rapport à la feuille et au stylo, c'est- comme par rapport à la cabine téléphonique- que le téléphone est transportable partout. Et puisque je pense un peu partout (normal), je note un peu partout. C'est pas chiant, ça va très vite et ça enlève du poids à chaque fois. Oh technologie.
Le 23/05 à 13:15_ "Dans le bus après avoir vu ces hommes et la vie, je suis prise d'une sorte de malaise inexplicable que je saurais expliquer. Je ferme les yeux." ( Deux vieux assis sur le banc de l'arrêt, l'un en pleine santé, drôle et certainement du mileu aisé, l'autre, du même âge, défraichi, desséché, recourbé, fumant des cigares à l'odeur nauséabonde, fumant cigare sur cigare, de ses doigts jaunis et flétris par le tabac... )
Le 23/05 à 15:40_ "Je suis mon cours de maths."
Le 30/05 à 18:20_ "It's never easy."
Le 23/05 à 17:50_ " Mon ordinateur met dix ans."
Le 22/05 à 00:36_ "Je décide de rester muette devant la tournure que prennent les choses. Parler me semble ridicule, superflu et inutile surtout. A quoi bon parler et dire les dits que l'on sait déjà? J'ai envie d'effacer ces conneries qui prennent trop de place, et juste dire: merde."
Le 22/05 à 14:51_ "Le ridicule ne tue pas. Pourtant chaque fois que je suis ridicule, je me sens mourir." ( c'est faux: c'était juste pour la phrase, je me fous d'être ridicule ou non... cependant, je dis souvent, quand je vois certaines gens " le ridicule devrait parfois tuer" )
Le 22/05 à 15:21_ " C'est pas terrible tout ça. Je ne suis plus joyeuse. Je suis même presque triste. Et la gaieté des autres me dégoûte. Merde."
Le 23/05 à 14:20_ "Je veux être serrée dans des bras. Je veux que l'on cesse de n'aimer que mon corps, qui est moins consistant que mon esprit. C'est drôle." ( alors que l'on me draguait sans raison raisonnable. )
Le 29/05 à 12:24_ "Je n'ose pas rêver. On croit trop facilement à nos rêves. On oublie qu'ils sont les fruits de nos envies, et que les envies restent souvent inassouvies. J'ai peur de la deception."
Le 24/05 à 13:09_ " Etre libre, c'est rendre la liberté banalité." ( relativisme )
Le 23/05 à 23:40_ " Oué j'suis en plein dans l'SES là.
Pourquoi la vie est belle? Y'en a qui crèvent de tout et n'importe quoi à chaque seconde, y'en a qui souffrent de douleurs atroces. Et nous, avec tout ce qu'on a, on est pas heureux. Je dis pas qu'on devrait l'être, je dis qu'on ne l'est pas. Pourquoi la vie est belle? Parcequ'elle possède des choses belles? Le plus souvent on ne peut pas les avoir alors... Pourtant y'a une part de moi qui aime vivre." ( alors que j'avais le cerveau en compote de marchés et qu'une fille à la vie pas très commode m'envoie un sms me disant qu'elle allait se coucher pour la journée de cours du landemain, qu'elle me souahaitait bon courage pour mon labeur nocturne et que la vie était belle. )
Le 26/05 à 01:42_ " Je voudrais du talent."
Le 26/05 à 01:54_ "Je suis allongée dans l'herbe, je cherche la légereté, mais je ne veux pas m'envoler. Je repense à ce rêve que je fais souvent depuis que mon joint m'a torturé. D'un coup, je tombe, je m'en vais ailleurs, je me sens sombrer. Ce n'est pas si désagréable, mais c'est effrayant. C'est là où je n'ai pas voulu aller. J'y vais dans ce songe. Mais c'est un cauchemar. Il m'a fallu le sol bétonneux pour ne pas m'envoler. Je garde l'herbe. Je suis une traître."
Le 26/05 à 01:59_ "Je crois que les bad trip varient en fonction de ceux qu'ils attaquent. Je trouve que j'en ai eu un à mon image. Indescriptible."
Le 26/05 à 02:05_ "Je regarde souvent le ciel. Je lui dis d'abord un mot. Pardon. Je l'observe sans ciller, mon regard est comme happé par cette immensité. Je tends l'oreille quand ses nuages avancent. Il me dit de faire comme eux. Je chuchote alors un autre mot, de peur d'avoir mal entendu. Merci." ( Deux mots au ciel - Anissa )
Le 26/05 à 02:34_ " Il est 2:22, je n'arrive pas à m'endormir. C'est ma nuit du dimanche, je consomme déjà mon lundi. Faut dire, je me suis levée à 12:02, mais tout de même. Ma journée commence dans 5 heures. Il pleut dehors. J'entends le clapotement des gouttes sur mon velux entr'ouvert. J'ai chaud. Je veux être en forme demain. Il me faut le sommeil. Je veux une étreinte aimante, comme ce soir-là. Je veux que l'on m'étreigne avec plein d'affection, et non plus que pour m'étreindre. Je veux étreindre pareillement."
Le 26/05 à 02:44_ "Je sens le drap me coller au corps. Je me souviens, je me rappelle. Une moustique me tourne autour. C'est drôle, j'ai toujours dit un moustique. Je la sens dans mon cou. Je m'agite. J'allume la lumière. Je bois. Je me découvre. J'éteins. Je pense, je calcule. Je ne trouve aucun résultat. Tant mieux. De toute façon, j'ai abandonné les maths cette année. Je me tourne sur le côté, je serre Citrono contre mon coeur. J'ai la gorge sèche. Il est 3:00. Je ne dors pas." ( Citrono est ma peluche en forme de citron avec laquelle je dors, elle contre mon coeur, depuis mes 6 ans. )
Le 26/05 à 12:06_ " Je n'en sais rien. Y'a comme un immense fouillis dans mon cerveau. Je ne sais pas ce que je vais faire. Comment je vais le faire. Je ne sais pas si je vais réussir."
Le 26/05 à 15:38_ "Je voudrais qu'il soit là."
Le 07/06 à 14:00_ "Je m'ennuie tant. Me too. JE VEUX DE L'ACTION! DESHABILLE-TOI! Pour qui ici? Celui-là... Il me plaît pas vraiment à vrai dire. Bien sûr et moi je mange des pommes. Rentre chez toi! Et pourquoi il me plairait d'après toi? Parce que ça crève les yeux. JE SUIS OUTREE. En quoi ça crèvre les yeux s'il te plaît?? J'le regarde jamais! Ouais mais j'sais pas ça se voit que tu le kiffes. Tu vois t'as aucun argument, des 'ça se voit' c'est bidon, t'as pas d'exemples concrets. C'est ce que j'crois et c'que j'vois... Tu vois quoi? J'vois qu'il te plaît, et que tu lui plaîs surtout bien sûr... Je sais que j'lui plaîs, mais m'invente pas des attirances please! Je mange toujours des pommes." ( Pendant le cours d'SES, alors qu'on se passait mon portable avec Amély ).
Le 27/05 à 09:30_ " Fait chier."
Le 29/05 à 10:29_ " Il me manque et je l'aime. Mais je ne sais pas qui Il est."
Le 29/05 à 15:22_ " Le temps ne pèse pas, le temps, ce vent, cette tempête, n'angoisse plus. Le temps n'a plus sa consistance d'antan. Il file encore, toujours, certes, mais ne pèse plus. Le temps est vide désormais. Je m'ennuie. Je fais mon propre temps. C'est le brouillard."
Le 30/05 à 09:31_ "Il faut être beau, drôle et joyeux. Pour plaire, et pour réussir." ( Société quand tu me prends )
Le 30/05 à 09:34_ "Quand il est là, il doit me regarder."
Le 30/05 à 09:39_ "J'ai souvent envie de tuer tout le monde. Je n'ai pas tout ce que je veux, je veux tout ce que je veux. Les autres m'énervent beaucoup dans ces moments. Je veux les saigner. J'imagine chaque fois la scène en détails." ( Je me présente, moi Anissa, psychopate du dimanche )
Le 04/06 à 10:11_ "Le temps passe, il n'est presque plus là. Quand il vient, il ne se passe rien, mais le temps continue sa route. Et puis il me manque de plus en plus. C'est l'ironie."
Le 07/06 à 23:39_ "Quand rien ne se passe, tout se casse. J'ai envie de lui."
Le 07/06 à 16:15_ "Personne ne veut autant l'action que moi. Pourtant personne n'est plus passif que moi. Moi, moi, moi. Je veux embrasser."
Le 02/06 à 15:40_ "J'ai eu 0 à mon exposé, j'avais tout bien fait, mais la prof est une pute." ( Je n'emploie ce genre de mots que dans des cas extrêmes. )
Le 28/05 à 15:35_ "Je ne suis pas heureuse. Je distribue mes clopes; je fais la gueule et on s'en moque. Je m'esseule, je m'attriste seule. Je suis ridicule, je le sais, mais j'y peux rien, parce que je suis comme ça, et qu'on se change pas. J'ai des envies, elles sont inassouvies et peut-être même inassouvissantes. Pas parceque je demande la lune, mais car c'est moi qui en ai envie. Et puis je ne sais pas être heureuse. J'en demande toujours plus, j'en demande toujours trop." ( Pleurons la pauvre chère Anissa, elle est si malheureuse. Je rigole. Bref, j'étais fatiguée et lasse des cours ce jour-là. Mais je ne suis pas suicidaire, promis. )
Le 04/06 à 08:59_ "Un jour je ne chierai plus" ( j'écoutais en ce moment "Résident de la République" de Bashung, faut me comprendre. )
Je reviendrai tout mettre chronologiquement, soigner l'esthétique et rajouter une image.